domingo, 25 de noviembre de 2018

APPROCHE ÉCOCRITIQUE DE LA MONTAGNE DANS L’OEUVRE DE JOSEPH PEYRÉ


Je voudrais… qu’on me prît pour ce que je suis,
 un homme de ma terre d’autant plus attaché à elle
que j’en goûte mieux avec l’âge qui passe,
l’éternité, l’asile, la maternelle douceur.
Joseph Peyré, De mon Béarn à la mer basque

Nous avons tous une montagne à découvrir.
Joseph Peyré, Nouvelles littéraires, 1948


Résumé
Joseph Peyré est un écrivain connu pour ses romans sur le Sahara (L’Escadron Blanc, Prix de la Renaissance 1931) et sur l’Espagne (Sang et Lumières, Prix Goncourt 1935), mais il était aussi un écrivain passionné par les hautes montagnes et les grands espaces. Les promenades dominicales qui l'ont conduit jusqu'au boulevard des Pyrénées (Pau) pour admirer toute la chaîne ont été sa première source d'inspiration. Et surtout le Pic d’Ossau - « notre Cervin… prince du paysage » - l'écrivain bernois se déplace au cœur des Alpes où revient avec Matterhom (1939) et il s’échappe à l'Himalaya pour y développer leurs histoires du Mont Everest (1942) et Mallory et son Dieu (1947). Bien qu'il n'ait jamais pratiqué l'alpinisme, Joseph Peyré est considéré comme un écrivain de montagne classique et il est, selon Michel Ballerini, « parmi les meilleurs de la littérature romantique alpine » (Le roman de montagne en France, 1973) et un Roger Frison-Roche (un vrai montagnard, lui, auteur de best-sellers sur le sujet) disait avoir trouvé en lui un maître et un inspirateur. Cet article analyse la relation que l'auteur a eue avec le paysage de sa région (topophilie) et en particulier avec la montagne. Peyré montre la puissance et la force d'une nature fascinante et sauvage. Entre terre et ciel, la montagne est pour lui une frontière sacrée, une assomption, un caractère aussi vivant que réel, et c'est ce qui fait que sa trilogie sur la montagne est une œuvre pour laquelle le temps semble ne pas passer.


[...] 

Communication présentée lors du Colloque International Joseph Peyré. L’écriture d’un monde. Un monde d’écriture. Dans le cadre des commémorations nationales pour le 50e anniversaire de sa mort.  Université de Pau et des Pays de l’Adour. 25-26 octobre 2018.

Joseph Peyré (1892 - 1968) L’écriture d’un monde, un monde d’écriture. Christian Manso, Pierre Peyré et Dolores Thion Soriano-Mollà (eds). Capítulo : « Approche écocritique de la montagne dans l’œuvre de Joseph Peyré ». Paris : L’Harmattan. 2020.


domingo, 21 de octubre de 2018

ECOTURISMO LITERARIO EN FRANCÉS LENGUA EXTRANJERA: UN EJEMPLO DE ECOCRÍTICA


Es preciso respetar nuestro entorno a nivel individual,
necesitamos cuidar de la tierra porque se nos está muriendo.
Cada planta, cada animal, incluso cada complejo minero,
cada paisaje, tiene su razón de ser.
No están a nuestro alcance por puro azar o capricho,
sino que forman parte de nosotros mismos
Felix Rodríguez de la Fuente


Resumen

El ecoturismo o el turismo literario forman parte de las muchas nociones estudiadas en el Grado de Turismo. En la enseñanza de Francés Lengua Extranjera estudiamos eco-textos, es decir, textos literarios franceses que nos permiten mostrar espacios reales que describen paisajes autóctonos. Además de aprender la lengua francesa instrumental, se permite  igualmente a los alumnos aprender una cultura literaria, geográfica, cultural y medio ambiental francófona. Es otra forma de concienciar a los futuros profesionales del turismo y hacerles ver la importancia que tiene para el sector que estos parajes se mantengan intactos. El “ecoturismo literario” podría ser un instrumento ecocritico más al servicio de la preservación y recuperación de nuestro planeta.


Comunicación impartida en el II Congreso Internacional sobre el Turismo, las Lenguas y la Traducción, celebrado en Córdoba los días 18 y 19 de octubre. Próxima publicación.


[1] La Nouvelle Héloïse, première partie, lettre XXIII

jueves, 30 de agosto de 2018

EL UNIVERSO FELINO DE COLETTE












Más información

De su infancia vivida en el campo, Colette conservará un amor y una comprensión casi instintiva por los animales y la naturaleza. Sus imágenes literarias y sus comparaciones giran casi siempre en torno a la fauna y a la flora. No busca las imágenes como lo haría cualquier escritor en un diccionario de sinónimos sino en los libros de botánica, creando así su propio estilo de escritura y muestrario. En ese mundo, hombres, mujeres, plantas y animales viven en perfecta armonía y todas sus fuerzas se unen naturalmente para responderse y asociarse.
Fiel defensora de los animales, Colette nunca los consideró como seres inferiores al hombre. Sus obras son fábulas en las que éstos poseen sentimientos tan complejos como los humanos y en las que no duda en afirmar la superioridad del alma del animal, ya que se mantiene fiel al amor de su cuidador. Es consciente de que el humano que ignora el sufrimiento de estos seres vivos, se degrada y se envilece. De entre todos ellos destaca, sin lugar a dudas, el gato. Han sido muchas las figuras felinas que desfilaron a lo largo de la vida de Colette, gatos que le inspiraron multitud de textos. Y aunque se le reprocha haber caído muchas veces en el error del antropomorfismo, nadie mejor que ella supo describir ese mundo felino.
En este artículo analizaremos, desde una perspectiva ecocrítica, algunas de sus obras más relevantes, para hacer una reflexión entre la relación que, tanto ella como sus personajes, mantienen con el mundo no-humano. Todas ellas traducen la nostalgia de Colette hacia ese mundo original en el que el hombre aún no había roto el vínculo que le unía con ese universo sensible.

[...]

Artículo publicado en Representaciones culturales de la naturaleza alter-humana: aproximaciones desde la ecocrítica y los estudios filosóficos y sociales. Margarita Carretero Gonzalez, José Marchena Domínguez (Eds) Universidad de Cadiz, 2018. ISBN: 978-84-9828-669-4 Pp. 81-96. Se puede adquirir en: https://www.unebook.es/es/libro/representaciones-culturales-de-la-naturaleza-alter-humana_245071 

miércoles, 1 de agosto de 2018

L’INDUSTRIALISATION DES ALPES AU PRISME DE LA LITTÉRATURE

http://www.achetezmoins.ch/?page_id=9




Que reste-t-il aujourd’hui du mythe des Alpes? Il y existe un antagonisme entre notre civilisation technique -qui promeut la croissance, la mobilité et les loisirs -et la région alpine, domestiquée pour être aujourd’hui rentable et productive. Si les touristes viennent dans les Alpes pour découvrir la beauté des paysages, pourquoi ce patrimoine est-il si maltraité? Trouver le juste équilibre entre identité et modernité est devenu très complexe dans les Alpes en général et en Suisse en particulier. Les intérêts économiques passent presque toujours avant lesintérêts de la nature et du paysage, et le risque de la transformation des Alpes en un énorme parc d'attraction est réel. On peut trouver des traces de ces tensions dans la littérature passée et présente, par exemple avec les œuvres de Maurice Chappaz ou le plus récent Estivede Blaise Hofmann.

Nombreux sont les auteurs romands qui ont dévoilé à travers leurs écrits les problèmes que le tourisme et ses infrastructures ont provoqués dans les paysages de leurs cantons. L’écrivain vaudois Edouard Rod (1857-1910) condamnait déjà dans son roman Là-haut(1897) la dégradation du paysage alpin du Valais à la fin du XIXe siècle. Il anticipait ainsi les préoccupations environnementales dues au changement et à la destruction des modes de vie ancestraux. Là-Hautest un récit quasi prophétique sur l’évolution du tourisme en Valais: les descriptions des paysages magnifiques, des conditions dures de cette vie paysanne et des gens de la montagne, tentés par l’argent facile, sont d’une actualité saisissante: «Ceux qui verraient clair dans ce mystère gagneraient plus d’argent en deux ou trois ans […] que leurs pères n’en avaient économisé en six générations de travail et d’économie». À cette époque, la haute-montagne commence à être rentabilisé par le tourisme: on devient hôtelier, guide, transporteur. Les Alpes cessent d’être un monde de terreurs et de désintérêt pour devenir un gagne-pain et, petit à petit, la physionomie si caractéristique des villages suisses disparaît.

L’écrivain vaudois C.F. Ramuz (1878-1947), témoin desprofondes transformations des paysages alpins, montre également son soutien aux mouvements de protection de la nature qui font leur apparition au début du XXe siècle, en s’attaquant à l'industrie du tourisme et en particulier aux hôteliers:
Il y a déjà assez en Suisse de ces aventuriers qui font fortune en attirant chez nous nos voisins dont ils vident les poches. Il me tarde de voir les Alpes purgés de ces fantoches embarrassants, armés de piolets, accompagnés d’une bande de miss en jupes courtes et d’unecaravane de guides. Il me tarde de voir la Suisse rendue à ses habitants, à ses citoyens. Il me tarde de voir disparaître le cosmopolitisme qui, non content de détruire chez nous les vieilles mœurs et les vieilles coutumes, tend chaque jour à dégrader notre peuple jusqu’ici si probe. Je voudrais voir en une seule nuit tous les hôtels détruits. Les hôteliers, on en fera des manœuvres, des ouvriers, des artisans. Ils seraient alors plus utiles à la Suisse, ils travailleraient à sa prospérité, au lieu de travailler à sa ruine, à sa perdition peut-être.

A partir des années 1950, le poète valaisan Maurice Chappaz va faire prendre conscience aux Valaisans que les Alpes sont plus qu’une simple ressource économique à surexploiter, et qu’elles doivent être protégées et respectées. Chappaz a été le premier écrivain qui a osé dénoncer dans Le Match Valais -Judée(1968) et surtout dans Les Maquereaux des cimes blanches(1976) les conséquences néfastes du progrès: «On a pu exploiter, d’une façon effrénée les ressourcesnaturelles d’un pays. Et le Valais était un morceau de choix, un morceau de rois pour les spéculateurs.»

Face aux dommages causés par le tourisme, le pillage des terres et la spéculation immobilière, Chappaz se sent dans l’obligation d'exprimer son dégoût et sa douleur. Angoissé parce qu’il pressent la catastrophe: sous ses yeux, un certain Valais meurt, transformé sans pudeurs ni mesure. Le poète remplit la fonction de «témoin du cœur, contre le mensonge des robots et des trafiquants».

Chappaz va ainsi secouer la société valaisanne, le monde politique et économique de l'époque et se battre pour préserver le paysage qu’il affectionne autant. Ce qui était d’abord un acte de célébration devient un acte de résistance, par exemple dans le texte qui accompagnela deuxième édition de Les Maquereaux des cimes blanches, dont le titre est déjà très révélateur La Haine du passé(1984):
«Chez nous la mise aux enchères des montagnes et des névés à coups de députés n'en finit pas. Et que je te balance un câble! Et que je t'enfonce mes trax! Et que j'évapore le Rhône et que je te rescie une forêt! [...] En images d'Epinal, en dessins animés je raconte une fin du monde. Ce que l'on a construit dans tous les coins c'est une Tour de Babel en mille morceaux.»

Une relation d'amour et de haine s’établit par la suite entre le poète et les habitants du Valais. Les écrits de Chappaz provoqueront des réactions controversées parmi ses concitoyens. D'une part, l'indignation de la bonne société valaisanne qui participe activement  à la folie touristique des années 60 et 70. D’autre part, le soutien inconditionnel de ceux qui s’identifient pleinement à sa cause et trouvent dans ses mots le courage nécessaire pour protester contre la construction de villes dans les montagnes.

Aujourd’hui, face à des problèmes qui concernent l’ensemble de la chaîne, les Alpes essaient de se réorganiser; certaines associations se sont créées (Pro Vita Alpina, L'initiative des Alpes, agriculture «labellisée», etc.); les États alpins ont signé en 1991 une convention sur la protection d’un patrimoine considéré vital pour l’Europe, La Convention alpine, qui considère le massif comme le dernier domaine européen doté d’une nature encore naturelle. Le débat sur le suréquipement touristique et la défiguration du paysage est indispensable aujourd’hui, surtout lorsqu’on continue à vendre la montagne sur des images de nature inviolée! Si la tendance continue, l‘impact qu’aura l’évolution de l’économie des loisirs et du tourisme sur la nature et le paysage desAlpes devrait être bien plus important que les altérations naturelles découlant, par exemple, du changement climatique.

Cette problématique de l’expansion du tourisme est traitée sous un angle très intéressant dans le récit Estivepublié en 2007 par l’écrivain suisse Blaise Hoffmann. Estiveest la chronique d’un été passé en tant que berger dans les Préalpes vaudoises. Hoffmann se confronte seul à l’immensité de cet espace sauvage. Il évoque la beauté des montagnes, mais aussi ses laideurs, en interpellantla dysneylandisation des Alpes. Il distille aussi des réflexions, souvent ironiques, sur la montagne et sa mythologie, ou ce qu'elle est devenue:
Leysin, station fun, propose escalade, canyoning, mountain bike,randonnée, promenade à dos de mulet, rafting, pêche en rivière, piscine, tennis, hockey, karting sur glace, raquettes, squash, aérobic, parapente, via ferrata, héliski, cheval, poney, ping-pong, football, beach-volley, parcours vita, minigolf, musculation, aquagym, tir au pigeon d’argile, parc à biche, quad, télécabines, télésièges, téléskis, freestyle park, halfpipe et superpipe. À la Hiking Sheep Bergerie backpacker, le lit en dortoirs coûte trente francs.

La critique politique n’est pas loin et Hofmann rejoint les propos de Maurice Chappaz qui rappelait «la grande vente du Valais»:
Tous au village ont récupéré à leur compte le mythe alpin. Les autochtones, en vendant leurs produits avec une plus-value de tradition. Les acteurs touristiques, en exploitant la virginité illusoire des Alpes pour vendre des nuitées. Les patriotes, en faisant des Alpes une référence inaltérable au pacte initial.
Les écologistes, en défendant l’idée d’un terrain fragile et riche qu’il faut préserver de toute intrusion moderne.
Hoffman va cependant plus loin et demande la démythification complète des Alpes: «Il est temps de décoloniser les montagnes de leurs chimères, de se défaire des illusions qui constituent notre suissitude, cet objet de marketing», mettant en cause le grand récit identitaire suisse: «Il n’y a rien dans les Alpes d’essentiel. C’est du relief qui traverse l’Europe en se foutant des frontières». Il jette un regard plein d’ironie et de désillusion sur ce que sont devenues les Alpes et nous montre le vrai visage d’une montagne qui se théâtralise «les Alpes sont le terrain de jeu de l’Europe. Elles se regardent au travers d’une fenêtre que l’on ouvre et referme».


Article publié dans la revue Moins nº 35. Journal Romand d’écologie politique. Artículo: “L’industrialisation des Alpes au prisme de la littérature”. Vevey-Suiza, Junio-Julio 2018. ISSN: 2296-0414.


martes, 24 de julio de 2018

MITOS Y LEYENDAS ALPINAS: UNA ODA A LA NATURALEZA


Resumen

Suiza es un país alpino por excelencia. Los Prealpes y los Alpes cubren el 60% de su territorio, y alrededor del 20% de su población vive en ellos. Los Alpes son una parte integral de la identidad de los suizos. Esto se remonta al mito fundador de la Suiza Central en el siglo XIII, marcado por su carácter alpino. Pero la mayoría de los mitos alpinos “emanan del miedo a esta naturaleza impredecible con la que uno debe vivir”, escribió Alexandre Daguet en 1872 en Tradiciones y leyendas de la Suiza francófona. Por ejemplo, la cima de los Diablerets en el Valais debe su nombre a los malos genios que la habitaban y que jugaban con las rocas como bolos, de ahí el nombre "Quille du Diable" atribuido a una roca del lugar. Y los dragones que vivían en estas montañas personifican los temores que inspiraban los Alpes y sus inundaciones. Para el especialista Michel Meurger, las luchas entre dragones y humanos también simbolizan la victoria del progreso y la civilización en una naturaleza, especialmente montañosa, misteriosa e inquietante. Los dragones desaparecen con la Ilustración, cuyo racionalismo reduce a la bestia a una gran lagartija.
¿Por qué prevalecen todavía estos mitos y leyendas? Por una parte, su relectura hace que los paisajes recobren un nuevo significado. Una de las cualidades de estos relatos es llamar la atención sobre la belleza del lugar, la utilidad de su salvaguarda. Cualquier conocedor de estas historias se convierte en guardián y responsable de este patrimonio. Por otra parte, estos relatos permiten también que el ser humano se ligue de nuevo a la madre naturaleza, accionando en ella, protegiéndola y conservándola.
En esta comunicación presentaremos varios mitos alpinos, muy presentes en la literatura suiza, y analizaremos su relación con el medio ambiente desde una perspectiva ecocrítica.

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1.      El carácter alpino de los Suizos

Los Alpes cubren el 61% del territorio suizo, es decir, 41.285 km2, lo que otorga al país un carácter alpino muy pronunciado (el segundo en términos de porcentaje después de Austria). A pesar de que Suiza cubre solo el 13.2% de los Alpes (190.600 km2), muchos picos de más de 4.000 metros (48 de 82) se encuentran en los Alpes suizos. Los glaciares de los Alpes suizos ocupan 1.230 km2 (3% del territorio suizo), lo que representa el 44% del área glacial total de los Alpes (2.800 km2). Con todos estos números, podemos decir sin temor a equivocarnos, que las montañas alpinas han forjado en parte la identidad y el carácter de este pueblo a lo largo de su historia. Otra parte proviene de los numerosos mitos y leyendas suizos relacionados con estas montañas: los Alpes. Mencionarlos todos aquí sería prácticamente imposible, por ello, vamos a escoger aquellos que sobre todo están íntimamente unidos a esa naturaleza impredecible e indomable, con la convive este pueblo desde sus orígenes. Y hablando de orígenes, no podemos dejar de nombrar aquí el primer mito fundador de la Suiza central: El Pacto Federal de 1291, por el cual conmemoran cada 1 de agosto (fiesta nacional en Suiza[1]) el nacimiento de la Confederación helvética. Según la tradición, los representantes de las comunidades rurales de Uri, Schwyz y Unterwald se reunieron a principios de agosto de 1291 en la pradera del Grütli con el fin de sellar una Alianza eterna. Los términos de esta alianza fueron inscritos en el Pacto Federal, un documento que sentó las bases de la fundación de la confederación y que actualmente se conserva en el Museo de Documentos Federales de Schwyz.
El origen de la confederación suiza también se asocia con el juramento legendario de Grütli pronunciado por hombres libres en las orillas del lago Uri. Hay que tener en cuenta que en Suiza, los niños continúan aprendiendo estas historias fundacionales en la escuela.
 El primer autor en contar la historia de Guillermo Tell y el juramento de los Grütli en papel fue Petermann Etterlin, cronista de la ciudad de Lucerna, a quien le debemos la primera historia exhaustiva de la Confederación. Todos conocemos la leyenda de Guillermo Tell que, al rechazar inclinarse ante el tocado de un poderoso, se convirtió en la encarnación del espíritu de independencia que anima a los suizos. Bajo un árbol y con la cabeza inclinada hacia un lado, Walter espera que su padre, Guillermo Tell, apunte a la manzana con su ballesta. Si tocaba a su hijo en lugar de la fruta, la segunda flecha en su doblete sería para el alguacil. La imagen de Guillermo Tell apuntando sobre la manzana está anclada en la conciencia colectiva de Suiza. Viene de la primera crónica detallada de la Confederación Suiza. Hablamos de alguaciles extranjeros que se apoderan de hermosas casas de piedra y tratan de seducir a las esposas fieles. Los habitantes de Schwyz, Uri y Unterwald muestran solidaridad en la lucha contra la dominación extranjera juntos.
La crónica fue escrita entre 1505 y 1507 por Petermann Etterlin, empleado de Lucerna. El advenimiento de la imprenta alentó la difusión de la versión de Etterlin del mito fundador de la Confederación Suiza y, siglos más tarde, influyó en celebridades como Friedrich Schiller y Gioachino Rossini. Un detalle a tener en cuenta es la evolución de la iconografía de este personaje. A lo largo del tiempo la ropa de Guillermo Tell se va simplificando hasta reducirse a un simple disfraz de pastor. Este detalle es significativo porque muestra el proceso de construcción de un héroe popular, evocador de valores ancestrales, rurales, incluso alpinos. El personaje se hizo famoso por el escritor alemán Friedrich von Schiller, cuando este escribe su obra de teatro en 1804.
En la búsqueda de la felicidad, característica de la Ilustración, Suiza es un modelo a seguir. En un momento en que se lucha por el derrocamiento del régimen monárquico, la Confederación y sus cantones se consideran ejemplares. Pero mientras que en el siglo XVI el "Cuerpo suizo" se percibía en su totalidad (a pesar de las fronteras borrosas), los pensadores del siglo XVIII consideraban solo una parte de la realidad del país, a saber, las regiones alpinas "terra incognita " hasta 1700.
Hay dos textos literarios, en particular, que tuvieron mucha importancia en la creación y difusión del mito de esta Suiza alpina: Die Alpen de Albrecht von Haller (1732) y La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau (1761). Los autores muestran una nueva sensibilidad (prerromántica) al espectáculo ofrecido por la naturaleza, fuente de sensaciones y en la que el hombre se siente en perfecta armonía. Admirada por la variedad de elementos que la componen, a veces parece cambiable y relajante (= estética de lo pintoresco), a veces grandiosa, otras oscura y agonizante (= estética de lo sublime).
La definición de la iconografía del paisaje suizo, con sus temáticas alpinas y rurales tiende a difundir una imagen estética y fija del país (las montañas, cascadas, lagos y pastos alrededor de la cuenca del Lemán, del Oberland bernés y del lago de los Cuatro-Cantones). Además, la representación de las costumbres de los habitantes de estas regiones está idealizada. Suiza está llamada a encarnar al "buen salvaje" de la modernidad, viviendo en una Arcadia "tangible" (que además se puede visitar). En esta visión, los hombres llevan una existencia simple y serena en contacto con una naturaleza inalterada, a salvo de las pasiones y los vicios generados por la sociedad moderna.
Tras los pasos de Rousseau, primero los ingleses, luego los franceses y los alemanes exploran los paisajes representados en la literatura. Suiza, hasta entonces el país de paso del "Grand Tour", se convierte no solo en un destino turístico, sino que también termina fundiéndose en la visión idealizada y estética que se le da.
Con el fin de satisfacer a los turistas, una fuente de beneficios y desarrollo económico, los suizos organizan a principios del siglo XIX festivales de "cultura suiza tradicional". Las competiciones de varias disciplinas, "costumbres antiguas y simples", como tirar piedras, disparar al blanco con rifle y ballesta o pelear con los pantalones, constituyen una especie de campeonato de montaña (festivales Unspunnen, en el Oberland bernés). Mencionemos también el tiro con arco en un pájaro de madera tallado (el "papegay"), popular en el Pays de Vaud, donde el ganador, exento de todos los impuestos, es declarado rey por un año.
A este respecto, es significativo señalar que estas imágenes serán utilizadas durante el siglo XIX por los propios suizos para expresar un carácter nacional y forjar su propia cultura de identidad (y, por lo tanto, unificar). La ecuación "cultura pastoral" / "alpina" = "cultura nacional" se hace posible gracias a la profusión de representaciones rurales en periódicos y calendarios ilustrados. La industrialización y las convulsiones que marcan el siglo XX solo vendrán a reforzar esta imagen mítica.

2.      Los mitos alpinos
2.1  Lugares míticos
La mayoría de los mitos alpinos “emanan del miedo a esta naturaleza impredecible con la que uno debe vivir”, escribió Alexandre Daguet en 1872 en Tradiciones y leyendas de la Suiza francófona. Por ejemplo, la cima de los Diablerets en el Valais debe su nombre a los malos genios que la habitaban. El sonido de sus juegos con las rocas hizo que las personas que vivían en los valles dijeran que los demonios jugaban a los bolos, de ahí el nombre "Quille du Diable" atribuido a una roca del lugar que se puede ver en el glaciar de Tsanfleuron. Esta enorme roca con forma de torre o bastión colosal sirvió de hecho como objetivo, meta o quilla en los diversos juegos de habilidad o fuerza a los que los demonios reunidos se enfrentaban. Considerado un sitio peligroso y maldito, los Diablerets eran lugares de encuentro de demonios, almas en pena  y todo tipo de espíritus satánicos reunidos.
De ahí que cuando las piedras descendían con gran estrépito de la parte superior de esta gigantesca torre natural, cuando los bloques eran arrojados con demasiado ardor por estos jugadores infernales sobre la gran explanada cubierta de hielo, e iban rebotando de roca en roca hasta los pastos de Anzeindaz o hasta las orillas del pequeño lago de Derborence, los pastores levantaban la vista asustados pensando en las amenazas de estos seres malditos. Temían por sí mismos y por sus rebaños, y se recomendaban a la gracia de Dios: "Que el buen Dios venga a socorrernos y proteja nuestros rebaños".
Es por las noches cuando se les solía ver, equipados con luces pequeñas o linternas, vagando solos o en grupos en el bosque, en los pastos, en los pedregales o en los corredores de las altas montañas. Muchos incluso contaban que a menudo se veía a estos pobres condenados o suicidas descender cerca de Ardon en el cantón de Valais. Se les oía profiriendo espantosos gemidos y sus terribles cuerpos estaban tan cansados de vagar y gatear durante tantos años en aquellas áridas rocas donde tenían que expiar sus crímenes, que muchos de ellos tenían los brazos usados hasta los codos y otros hasta los hombros. Se escucharon estos gemidos y los fuegos resplandecieron de una manera particularmente siniestra antes y durante los dos terribles derrumbes de 1714 y 1740 que cubrieron miles de acres de pastos y causaron la muerte de muchas personas, así como de sus rebaños y que serán la base de una de las novelas más importantes y conocidas de la literatura suiza de expresión francesa “Derborence” (1934), escrita por Charles Ferdinand Ramuz.
El demonio habita en las altas cumbres y a veces, incluso, realiza alguna que otra concesión. Es el caso de la leyenda del “Pont du Diable”, en el paso de Saint-Gothard, otro lugar emblemático de la Suiza francófona. Gracias a la construcción de este puente y de una pista de mulas que permiten el paso a la Garganta del Schöllenen, la ruta de Saint Gothard se convirtió, durante la primera mitad del siglo XIII, en una de las más activas, conectando los centros comerciales del sur y del norte. El aspecto rudo y salvaje del lugar, así como la peligrosidad del paso marcarán a más de un viajero. El puente, de menos de dos metros de ancho, se eleva veinte metros sobre el río Reuss. Aparece en los cuadros de los pintores románticos más conocidos, como es el caso de William Turner, pero también en la literatura de viajes “Voyage de la Suisse” de M. Scheuchzer (1706) e “Impressions de voyage en Suisse” (1834) de Alexandre Dumas. La tradición a la que debe su nombre es quizás una de las más curiosas de toda Suiza:
Cuando los habitantes expresan el deseo de construir un nuevo puente de piedra, un extranjero les ofrece sus servicios. Como pago, les reclama la vida de la primera alma que cruzará el puente. Después de tres días, se envía una cabra para cruzar. Furioso, el Diablo trata de lanzar una piedra para destruir el edificio, pero fracasa en su objetivo. La "Piedra del Diablo" termina en las gargantas debajo de Göschenen, donde aún se puede ver.
Otro de los lugares que más obsesionó la imaginación de los lugareños es el Monte Pilato. Es el tema de muchas leyendas y mitos en Suiza – aunque la legenda es conocida internacionalmente: recogida por el autor escocés Walter Scott en su obra Charles Le Teméraire (1835) o por el autor francés Charles Buet, La légende du mont Pilate et autre contes. El Monte Pilato es responsable de los desastres climáticos, residencia de un dragón, tierra natal de un gigante y tumba de un gobernador. Pilato es uno de los lugares más cautivadores de la Suiza Central. Y uno de los más bellos. En un día claro, se puede admirar un panorama de 73 picos alpinos.
Se dice que una piedra de dragón cayó del cielo en 1420, que el gobernador romano Poncio Pilato está enterrado en el lago Pilatus y que un hombre petrificado monta guardia frente a una cueva. El macizo de Pilatos, que domina toda la región desde su altura de 2132 metros sobre el nivel del mar, indudablemente estimula la imaginación.
2.2. Fiestas y tradiciones populares
La figura del diablo aparece también en fiestas y tradiciones populares de la suiza más primitiva. En Lötschental, cantón de Valais, entre el 3 de febrero y el Miércoles de Ceniza, los aldeanos caminan por las calles disfrazados como personajes de carnaval (llamados "Tchäggättä"). Para ello usan máscaras de madera terroríficas y túnicas de piel de cabra o de oveja. El escritor Maurice Chappaz, dedicó una de sus obras al “Löstschental secret” (1975). En un Valais entregado como pasto para los “maquereaux des cimes blanches”, el Lötschental se le aparece como “l’arche dans l’arche”, "un pauvre paradis perdu", cuyas figuras enmascaradas conservan la frágil huella. Bajo su pluma, los Tschäggättä se convierten en la encarnación de los antepasados, “les enfouis”, con quienes los vivos comunican el tiempo de un festival, aspirados a los orígenes hasta la pareja primordial: “Eve a deviné les masques, Adam se les est appropriés”. Así permanecen, los vivos, integrados “dans le perpétuel engendrement de la nature”, “cet acte de la semence, de la pourriture et de la résurrection”. “Dire les origines, c’est se guérir de la mort, repousser le cadavre” y “assurer la continuité des royaumes ruraux minuscules et infinis” (1975: 32 y 36-37). Otra escritora del Valais se inspira también de estas máscaras en su obra. Fue en 1972 cuando Corinna Bille descubrió la región del Lötschental y su carnaval. Se queda inmediatamente fascinada por los Tschäggätä. Aunque estas máscaras aparecen en su trabajo mucho antes de 1972, en obras como Théoda (1944) o en Le Sabot de Vénus (1952). Pero, a partir de esa fecha, no dejará de escribir sobre ellos. Desde Cent Petites Histoires cruelles (1973) hasta Bal double (1980), pasando por la Fraise noire (1976), La Montagne déserte (1978) y las Cent petites Histoires d'amour (1978), estas máscaras vuelven como un leitmotiv. En el cuento (“Le Masque géant”), leemos esta nota: “je l'ai rencontré un jour dans le dernier village avec son grand masque de bois peint en rouge et je vous assure qu'il me plaisait tant que si j'avais pu le faire je me serai bien cachée dans sa cloche pour le suivre presque au sommet des montagnes”[2]. Numerosas son las leyendas y teorías que circulan sobre el origen de las máscaras en madera de Lötschental, pero son solo especulaciones que no se basan en ninguna base científica. Se ha sugerido que las máscaras se remontan a los períodos céltico y germánico y sirven para rendir un culto mágico a la fertilidad y para expulsar a los demonios y al invierno. La costumbre probablemente se remonta solo a unos pocos siglos[3] y es posible que los Tschäggätä hayan evolucionado a partir del personaje del diablo del teatro litúrgico barroco. Chappaz comprendió perfectamente la insolencia de las máscaras y ese lado profundamente subversivo del orden moral y, a veces, incluso del orden en general, un papel que la Iglesia católica ha tratado, siempre en vano, de limitar. En la actualidad, los Tschäggätta, descubiertas por la elite urbana a fines del siglo XIX, se han convertido en un emblema regional utilizado tanto para la representación de una identidad suiza idealizada en Exposiciones nacionales como para la promoción turística de los paisajes alpinos o de las publicidades sobre los ferrocarriles federales.
En Appenzell, el Silvesterklaüse (literalmente: "el Nicolás de la San Silvestre") está, en su mayor parte, cubierto de elementos naturales: musgos, rellenos, ramas, hongos, conos de pino, pegados o cosidos sobre una tela que oculta por completo el cuerpo y la cara. El folclorista y filólogo de Basilea Klaus Meuli, las ve como "personificaciones de los antiguos demonios de la muerte y, sus frondosas formas verdes, una clara expresión de un culto a la vegetación que ya no se percibe conscientemente como tal"[4].
Cuando los habitantes de Lötschental muestran sus máscaras, cuando los habitantes de Appenzell, el día de Año Nuevo, se disfrazan de Klausen y van de casa en casa, cuando los carpinteros de la Engadine ponen en las vigas del techo de sus casas adornos en forma de caballos o cisnes, hacen más que respetar una tradición local. Participan, sin saberlo, en un conjunto de ritos y representaciones que se encuentran en formas comparables, tanto en Gran Bretaña como en Irlanda, Letonia, India o las estepas de Eurasia. Sus gestos perpetúan los de sus ancestros más distantes. Son el último reflejo viviente de lo que fueron los mitos y creencias de los celtas, tomados, asimilados y transformados por las civilizaciones antiguas y luego cristianas.

2.3 Animales míticos/mitológicos
Si existe un animal mitológico, cargado de simbolismo este es, sin duda alguna, el dragón. En nuestra cultura occidental, el dragón se asocia a lo demoniaco, al mal, a la destrucción, a la impiedad. Creados para explicar fenómenos naturales. Es tal vez por este enfoque fantástico que a menudo la frontera entre el mundo real y la fantasía resulta difícil de distinguir. La palabra dragón proviene del griego antiguo “serpiente”.
En la Edad Media, una colonia de dragones se estableció en el cantón de Lucerna. La convivencia no siempre fue armoniosa, como lo demuestra la Crónica de la Confederación Suiza del historiador Petermann Etterlin (1507). En 1273, un dragón con mal aliento aterroriza a los habitantes de la región. Las garras y el aliento fétido de la bestia atormentan al ganado y a los humanos, con una predilección por las niñas. Conocido por sacar fácilmente su espada, el alguacil Winkelried es designado para ir al asalto del rudo animal. Guiado por el olor nauseabundo, Winkelried se enfrenta al dragón en su guarida y le planta una lanza en su garganta. Por desgracia, un chorro de sangre venenosa mortal de la bestia moribunda cae sobre la mano del valiente guerrero, que sucumbirá poco después.
A lo largo de los siglos, otros dragones se establecieron en el cantón de Lucerna. Alguno de ellos tenía con frecuencia mala suerte. En 1421, un campesino presenció la caída de uno de ellos en un prado. Un charco de sangre y una piedra de dragón encontrados en el lugar del choque son testigos del incidente. En 1499, otro animal, sorprendido por la tormenta mientras volaba hacia el Monte Pilatus, cayó en el Reuss. Salió al nivel de Spreuerbrücke, bajo los asombrados ojos de los habitantes de Lucerna.
A partir del siglo XVI, la presencia de dragones se observa en toda la Suiza Central, desde las orillas del Aar hasta el Lago de Lucerna. Los testimonios, confirmados por el descubrimiento de piedras de dragón y fósiles, son validados por notables, historiadores o zoólogos. Las autoridades de Lucerna llegan incluso a prohibir el acceso a ciertas laderas de las montañas, demasiados incidentes. ¡En el siglo XVII, el mismo Isaac Newton se fija como misión descubrir al dragón de los Alpes!
Los dragones que vivían en estas montañas personifican los temores que inspiraban los Alpes y, sobre todo, sus inundaciones. Para el especialista Michel Meurger, las luchas entre dragones y humanos también simbolizan la victoria del progreso y la civilización en una naturaleza, especialmente montañosa, misteriosa e inquietante: “l’histoire du dragon helvetique se confond avec celle de la conquête d’un environnement hostile” (2001: 54). El dragón o vouivre “est un symbole fondateur qui donne sens à nos paysages” nos dice Jacques Baudou (Le monde des livres, 10 juillet 1998). El naturalista suizo Johann Jakob Scheuchzer (1672-1733) nos explica:
Les habitants des Alpes donnent souvent le nom de dragons aux torrents furieux qui descendent des montagnes. Lorsqu’un torrent, dit-il, se précipite des montagnes et roule de gros cailloux, des arbres et d’autres objets, ils disent qu’un dragon a pris son essor (Vincent 1824 : 353-354).
Los dragones desaparecen con la Ilustración, cuyo racionalismo reduce a la bestia a una gran lagartija. Sin embargo siguen estando muy a la moda incluso en nuestros días en Suiza. Exposiciones y libros recientemente publicados así nos lo demuestran. En Vallorbe, al norte de Lausanne, el Musée du fer et du chemin de fer, acaba de inaugurar una exposición de Jean-Pierre Vaufrey titulada “Bestiaire Mythologique”. En ella se presentan esculturas de animales fantásticos y creaturas mitológicas entre los que destacan la Vouivre y el dragón. Existen numerosas publicaciones que recogen historias y legendas sobre estos animales cuyo interés ha pervivido a lo largo de la historia. Entre ellas, destacamos la de Denis Kormann “Mon grand libre de contes et legendes suisses” (2017) que nos ofrece una oda a la naturaleza, aquella que se debe preservar. Ha pasado muchas horas observando cada uno de los lugares míticos que aparecen en su libro con el fin de trasmitir una herencia cultural y natural que debe conservarse.

3.      La razón de estos mitos
Estos mitos y leyendas nos impresionan por el incesante llamamiento a lo maravilloso. Las gentes del lugar necesitaban comprender lo incomprensible, perpetuar la memoria de sus héroes, construir su historia en símbolos. Explicar los caprichos de la naturaleza y sus miedos frente a animales fabulosos. Por ello daban libre albedrío a su imaginación. Sus sueños o sus pesadillas, en otras formas, ¿no continúan de algún modo siendo los nuestros? Estas historias no son ni arcaicas, ni advertencias solo destinadas para las personas de aquella época. La naturaleza de hoy también nos advierte regularmente, recordándonos que somos vulnerables. Además, unir una historia a un lugar permite verlo, observarlo con otros ojos, mostrarlo mayor respeto. Desde el Valais a Graubünden vía Neuchâtel, Berna, Uri o Schwyz, todas las historias están ancladas en lugares bien reconocibles. Las leyendas también estaban allí para articular la geografía, fijar lugares, ponerles nombre.
¿Por qué prevalecen todavía estos mitos y leyendas? Por una parte, su relectura hace que los paisajes recobren un nuevo significado. Una de las cualidades de estos relatos es llamar la atención sobre la belleza del lugar, la utilidad de su salvaguarda. Cualquier conocedor de estas historias se convierte en guardián y responsable de este patrimonio. Por otra parte, estos relatos permiten también que el ser humano se ligue de nuevo a la madre naturaleza, accionando en ella, protegiéndola y conservándola. Este es quizás su principal objetivo.

Bibliografía
Bouquet, Jean-Jacques. Histoire de la Suisse. Presses Universitaires de France, 2007.
Buet, Charles. La légende du mont Pilate. Tours, Maison Alfred Mame et Fils, 1932.
Daguet, Alexandre. Traditions et Legendes de la Suisse romande, Bibliothèque numérique romande, 1873.
Meurger, Michel. Histoire naturelle des dragons, Rennes: Ed. Terre de Brume, 2001.
Pompéi, Christine. Histoires et légendes de Suisse. Ed. Auzou, 2010.
Scott, Walter. Charles Le Temeraire. Paris: Furne, CH Gosselin, Perrotin Eds, V. XXIII, 1835.
Vellas, Christian. Suisse: 26 cantons, 26 légendes. Genève: Ed. Slatkine, 2010.
Vincent Audin, Jean Marie. Guide du voyageur en Suisse, par Richard. Paris: Audin-U. Canel, 1824.

* Comunicación presentada en el I Congreso Internacional de humanidades ambientales: Relatos, mitos y artes para el cambio. Universidad de Alcalá. 3-6 de julio de 2018.



[1] Según el historiador Georges Andrey, esta fiesta nacional que se celebra desde hace algo más de 100 años hace referencia a unos hechos de autenticidad algo dudosa.
[2] En "Le Masque geant", dos niños se esconden en la campana de la gran máscara y son transportados a su hogar, en lo alto del bosque.
[3] La primera mención oficial de este carnaval data de 1860 y proviene del cura Johann Baptist Gibsten que prohibió el tchäggätun y habla de ello como una "terrible costumbre".
[4] F. FUCHS et H. SCHLAPFER, Festbräuche im Appenzellerland, Herisau, Verlag Appenzeller Hefte, 1980 (traducción propia).

lunes, 14 de mayo de 2018

FRANZ WEBER : EL COMBATE POR LA VIDA




Cuando todo falla, cuando todo resulta en vano,
 cuando se está desesperado al ver la destrucción
de la naturaleza y la miseria de los animales
perseguidos y  maltratados, siempre se puede recurrir
a la Fundación Franz Weber.Franz Weber





Resumen
Sirva este artículo como pequeño homenaje al que ha sido, sin lugar a dudas, uno de los defensores de la naturaleza más importantes del siglo XX y principios del XXI: el suizo Franz Weber (1927- ). A sus noventa años, el que hubiera querido ser poeta, para cantar su inmenso amor por la naturaleza, decidió comenzar por salvarla antes de celebrar su belleza. En esta comunicación analizaremos sus tres obras literarias: “Des montagnes à soulever” (1976), “Le paradis sauvé” (1987) y “Entre chien et loup” (2009) desde una perspectiva ecocrítica. Nadie supo crear como él ese vínculo tan especial entre el público, la investigación, la ciencia y la protección de los animales, las especies y el medio ambiente. Gracias a su lucha, conservamos hoy muchos paisajes emblemáticos de la Suiza francófona. Sería éste el momento ideal para que las regiones que salvó de la especulación y la destrucción medio ambiental le brindasen su merecido reconocimiento. Lamentablemente, nadie es profeta en su propio país, y bien es sabido que las personas, como Franz Weber, que han luchado tanto por la salvaguarda de los paisajes más emblemáticos de este planeta a menudo reciben tarde sus merecidos homenajes. Hoy Franz Weber ha perdido su memoria, pero sus logros quedarán por siempre en el recuerdo, gracias a la Fundación que lleva su nombre y a sus publicaciones.

*****

Tres, sólo tres, son las obras que Franz Weber posee en su bibliografía, pero a pesar de tan breve carrera literaria, he querido presentarlas hoy aquí para rendirle un pequeño homenaje. No, no fue un escritor frustrado, sino un escritor que comprendió que para salvar la poesía, la literatura, debía salvaguardar primero la belleza, la delicadeza, lo auténtico, todo aquello que sirve de inspiración a un escritor o a un artista. Por eso decidió abandonar las estanterías y salir a defender la vida. Esta es su batalla, la de un escritor atípico que luchó siempre por la naturaleza y la preservación de los valores inmateriales.

1.      Des montagnes à soulever
Je me demande parfois ce que voient les gens quand ils ferment les yeux. […] Votre humble serviteur aimerait capter le chant des sources, des fontaines ou du vent… Mais il est hanté par le bruit des arbres qu’on abat, des collines qu’on éventre… Par les cris que pousse la nature quand on la viole ou qu’on l’assassine (1976 : 169-170)
Así de directo y de contundente se mostraba Franz Weber en su primer ensayo Des montagnes à soulever. Esta obra, escrita en 1976, recoge parte de los logros y fracasos que este Quijote moderno de la ecología va a llevar a cabo contra los gigantes de la especulación, los políticos corruptos y los constructores que pretenden cimentar los bucólicos paisajes de su Suiza natal o de cualquier rincón de este planeta. En ella nos cuenta diez años de terribles batallas, de gritos de alarma, de fracasos y de éxitos. Se trata pues de un libro de anticipación como él mismo sugiere: « Je mettais en garde contre l’avenir apocalyptique que nous préparaient l’obsession de la technique et les excès de la société de consommation.» 
Franz Weber nace el 27 de julio de 1927 en Basilea. Tras una formación comercial, con 22 años decide instalarse en París para vivir una vida de poeta y continuar sus estudios de filosofía y de literatura en la Soborna (Langel, 2004). Su primera opción: convertirse en periodista. En 1958 funda junto a la escritora Simone Chevallier la revista literaria “La Voix des poètes”, de la que será redactor jefe durante casi quince años. En ella se publicarán textos de grandes poetas como Cocteau o Mauriac, pero también de escritores aún por descubrir. Franz Weber recorre en esta época el mundo como corresponsal para grandes revistas alemanas y suizas, y conoce a grandes artistas francófonos y extranjeros que más tarde le apoyarán en sus campañas. Amigo de Picasso, de Dalí, entrevistador de Siméon, de Jean Gabin o de Michèle Morgan, acompañará a Moscú a Mireille Mattieu. Su conocimiento de los medios le será posteriormente de gran ayuda en la defensa de sus aspiraciones medioambientales.
En una época en la que la noción de la « protección del medio ambiente », tal y como se la conoce en la actualidad, era aún desconocida para la mayoría de sus conciudadanos, Franz Weber lanza su primera campaña ecologista. Es un rincón de esa Suiza todavía preservada de la presencia humana, en la Haute-Engadine, la que desencadena su nueva vocación y le hace abandonar su ocupación y su sustento para participar en la lucha contra los especuladores que amenazan con destruir el más bello y alto valle del mundo: la orilla del lago de Silvaplana en Surlej “[c]’était le paradis retrouvé. Un site vierge, lustral que nul n’oserait jamais violer” (1976: 22), lugar donde se encuentra la Roca de Nietzsche en la que tuvo la revelación de Zaratustra[1]. Estamos en 1965: “Dans la plus belle vallée du monde, d’infâmes salauds avaient construit les plus hideux parking de la planète. Ils avaient touché à l’intouchable! J’étais fou de colère! (1976: 23). Fundó con varias personalidades de la Engadine una asociación “Pro Surlej”, cuyo objetivo era salvar de la especulación las praderas que todavía se extendían hacia el lago Silvaplana, y compra las tierras que rodean las propiedades de los especuladores, imposibilitando así sus proyectos de construcción. La acción que llevará a cabo en esta época será su primer gran éxito: consigue desmantelar un enorme proyecto de urbanización provocando, con sus propios métodos – recurre a las redacciones de los periódicos, a la radio, a la televisión, a la gente adinerada y aquellos que tienen la riqueza del corazón y les muestra la Haute-Engadine, el valle de la luz, la Acrópolis de Suiza-. Y no cede hasta que tanto los promotores, como los tecnócratas y los financieros se rinden y renuncian al proyecto. Obtiene además al mismo tiempo una mayor protección de toda la zona.
Esta primera acción fue solo el comienzo de una guerra que ha estado combatiendo desde entonces. La representación de un paisaje suizo amenazado por los excesos de la urbanización y el turismo data de la década de 1970 (Krippendorf, 1977; Walter, 1990). El ecologista no sospechaba ni por asomo en la cantidad de batallas que le esperaban. Y no sólo en tu tierra natal, como veremos más adelante. Unos años más tarde, en febrero de 1972, le llaman para salvar los viñedos de Lavaux, a orillas del lago Lemán:
Je trouve une grosse lettre express que la concierge a glissé sous ma porte. La lettre vient d’un petit village de Lavaux : Aran. C’est un S.O.S. Un appel au secours de vignerons qu’on veut délester de la meilleure terre à vigne pour y construire des appartements de luxe pour parvenus… Je suis frappé de stupeur. Je croyais le vignoble intégralement protégé. (1976 : 73)

 Weber aún no es activista a tiempo completo. Vive de sus artículos para las principales revistas y aún no ha desarrollado completamente su “método rodillo”[2]: “Sauver Lavaux? Tout Lavaux? Certes. La pustule n’agresse pas seulement Aran-Vilette, mais tout le vignoble de Lavaux. J’ai pu m’en rendre compte le matin, en faisant avec les vignerons le parcours de Vevey à Aran” (1976: 76). Funda la Asociación “Sauver Lavaux” y comienza con una petición que pierde. Pero eso no le desanima y argumentando que Lavaux no pertenece solo a sus habitantes sino que es parte del patrimonio común, Franz Weber lanza en abril de 1973 una iniciativa popular cantonal para la protección integral del viñedo, con el objetivo de introducir en la Constitución de Vaud una protección definitiva de todo el territorio de Lavaux. Es la primera vez en Suiza: nunca se había puesto este instrumento de democracia directa al servicio de la protección de un lugar (1976: 86). El 12 de junio de 1977, el pueblo de Vaud acepta la iniciativa de Franz Weber con el 56.8% de los votos: la protección de Lavaux está registrada oficialmente en el art. 6bis de la Constitución de Vaud, y en 1979 esta disposición se incorporará en la Ley del Plan de Protección de Lavaux. La protección del viñedo parece estar en ese momento asegurada. En la actualidad Lavaux forma parte del patrimonio mundial de la UNESCO. Sin embargo, este registro no tiene valor vinculante y solo alimenta la codicia... Lamentablemente, Lavaux sigue siendo una región particularmente víctima de la presión inmobiliaria.
Otra de sus grandes batallas por preservar el paisaje, esta vez en el cantón del Valais, fue en la estación de Crans-Montana. Aquí llegó demasiado tarde, ya que la locura inmobiliaria había comenzado en los años de 1960 “[p]our culminer dans une tour delirante qui hurle de tous ses étages au milieu des autres buildings”[3] (95). Franz Weber era consciente de que ya poco podía salvar de este maravilloso lugar que fue en su día Crans-Montana. Consiguió paralizar la construcción de otro inmenso hotel “Le Régent”, pero intervino en el Haut-Plateau “pour crier au massacre, dénoncer les abus et les collusions. Je l’ai fait dans le but de préserver d’autres sites en donnant Crans comme l’exemple-type de destruction à tous les apprentis-sorciers qui creusent avidement et bêtement notre tombe” (111).
En 1974, completamente abrumado por las llamadas de ayuda, Franz Weber abandona el periodismo "ordinario" para dedicarse por completo a la protección de la naturaleza y los animales. Se va de París y se instala en Montreux, donde se casa y funda una familia. Su hija, Vera, nace en 1974. En el mismo año, el ecologista se da a conocer internacionalmente con su espectacular campaña contra la matanza de focas. Junto a la actriz francesa Brigitte Bardot, atrae a unos 70 periodistas al norte de Canadá.
En mayo de 1975, Franz Weber funda su actual Fundación Franz Weber (FFW), de la que ahora es Presidente Honorario; y en 1979 la organización internacional "United Animal Nations" (UAN) - las "Naciones Unidas de los Animales". Desde la década de 1970, Franz Weber y su Fundación han dirigido más de 150 campañas de protección animal y ambiental en Suiza y en todo el mundo: en Francia, en Alemania, en África y en Australia, llevando a la lucha toda su buena voluntad, hasta el punto de desencadenar una verdadera campaña internacional a favor de la ecología.

2.      Le paradis sauvé
L’Au, Monsieur Weber, est un écosystème qui fonctionne parfaitement, une gigantesque et géniale installation de filtrage au pouvoir nettoyant inimaginable pour l’eau comme pour l’air. Jamais la main de l’homme ne pourra créée une telle perfection. Elle ne sait que le détruire. (1986 : 19)

Le Paradis sauvé es su segunda obra, publicada en 1986. Entre 1983-84, Franz Weber acude a otra llamada desesperada de auxilio:
Car ce n’est pas n’importe quel site qu’il s’agit de protéger. Il s’agit du dernier site alluvial  de grande étendue qui existe encore en Europe, de la plus importante zone humide entre la Méditerranée, l’Adriatique, l’Atlantique et la Baltique. (1986 : 8-9)

para salvar los bosques aluviales del Danubio que se extienden entre Viena y la frontera eslovaca. Pero será en Hainburg, donde se llevará a cabo una de las campañas más duras y mediáticas realizadas por Franz Weber. El gobierno austriaco planeaba arrasar miles de hectáreas de bosque en favor de una enorme central eléctrica. El proyecto DoKW (Donaukraftwerke SA, la Sociedad de Energía Hidroeléctrica del Danubio), con el apoyo del gobierno socialista austriaco del canciller Sinowatz, la confederación de sindicatos y muchos actores del mundo económico, financiados en gran medida por los bancos suizos, pretenden construir una presa y una planta hidroeléctrica a la altura de esta pequeña ciudad (margen derecho), amenazando el ecosistema del bosque aluvial más grande de Europa. Franz Weber se pone manos a la obra y argumentando que “[l]es forêts du Danube n’appartiennent pas seulement à l’Autriche. Elles appartiennent à toute l’Europe” (14), alerta a la opinión internacional. A través de los métodos más inhabituales e insospechados, aunque siempre legales, Franz Weber luchará hasta hacer caer otro de los proyectos de especulación más cotizados de Europa, cifrado en miles de millones. Invita personalmente a venir dos veces (en diciembre del 1983 y en diciembre de 1984) a una treintena de periodistas europeos a este emblemático lugar. Gracias a su iniciativa, 12.000 defensores se reúnen en el mismísimo corazón del Au (bosque aluvial) el 8 de diciembre de 1984. Franz Weber da un ardiente discurso provocando la ocupación del Au por los manifestantes. Luego será apoyado localmente por estudiantes de varias universidades y miles de otros austriacos (y europeos) de todos los ámbitos de la vida. El compromiso de Franz Weber, el WWF, las asociaciones y personalidades ilustradas y valientes, incluido el profesor Gustav Wendelberger de la Universidad de Viena, hizo posible el abandono de la construcción de la presa y preservar este espacio natural único. Afortunadamente, este inoportuno proyecto- desde un punto de vista ecológico[4] -, fue abandonado bajo la presión de los ecologistas y de la gente local.  El bosque aluvial de Hainburg es ahora un parque nacional.
Para Franz Weber no se trata sólo de salvar un bosque o un humedal. Toda esta acción conlleva además un mensaje que pretende hacer llegar al mundo entero y aprovechando que “Hainbourg est maintenant une affaire mondiale” (184) quiere decirle a los políticos, basta, a los corruptos, basta, a los inversores sin escrúpulos, basta. Tienen que dejar de especular con el planeta: “Vous jouez avec le monde comme si vous en aviez un deuxième en réserve”.
… je réalise que ce ne sont pas seulement des millions d’arbres qui tomberaient sous les scies électriques, ce ne sont pas seulement les ruisseaux et les étangs qui seraient asséchés, pas seulement le sinistre béton, qui emprisonnerait tout, mais que c’est la vie même qui serait exploitée, dévastée, étouffée, notre propre vie, symbole et expression de l’amour. Avec l’Au, vivent au meurent toutes nos forêts, tous nos viviers, nos ruisseaux, nos étangs, nos oiseaux, nos fleurs, nos sources. Nous devons sauver l’Au pour que notre vie sur cette terre garde encore un sens, qu’elle puisse conserver son sens originel (37).

Esta defensa del territorio natural es considerada todavía hoy en día como uno de los actos fundadores de la ecología austriaca. Como pequeña anécdota, comentar que el actual presidente de Austria, Van der Bellen, fue testigo de este acontecimiento en 1984. Hoy es el primer jefe de estado ecologista en Europa elegido por sufragio universal.

3.      Entre chien et loup
Entre chien et loup es su tercera obra. El título significa la tarde o la mañana, esa hora del día en la que está todavía demasiado oscuro para diferenciar un perro de un lobo. El perro simboliza el día porque, al igual que él, puede guiarnos; mientras que el lobo sería el símbolo de la noche, representando una amenaza, pero también las pesadillas y el miedo. Así se presenta la tercera obra de Franz Weber: veintiocho historias situadas entre el sueño y la realidad, entre el perro y el lobo. Veintiocho cuentos sobre los grandes compromisos  hacia la naturaleza, la cultura y la vida.
Es un retrato del otro Franz Weber: detrás del ilustre defensor se esconde un poeta que vela por el planeta. Estos cuentos de misterio, amor, fervor o belleza contienen las claves de toda una vida dedicada a la defensa de la belleza y la poesía en nuestro mundo industrializado. Estas historias transforman, cada una a su manera, nuestra realidad decepcionante en un mundo por el que vale la pena vivir y luchar, donde el poeta se interroga sobre los misterios de la creación.
Franz Weber comienza a escribir estos relatos durante el periodo de efervescencia literaria de la post-guerra en Francia. Eran historias que le habitaban y por ello era necesario hacerlas salir, nos rebela el poeta. Son relatos que nos hablan de amistad (“Une poignée de terre brune”), de traición (“La bonne cause”), de amores, a veces felices como “Angelica”, otras veces desdichados, los hay que incluso van más allá de la muerte “Le pilier des anges”. Descubrimos a un Franz Weber romántico que describe simplemente la vida, la vida y la muerte, la vida en el más allá o la vida interior que cada ser posee. Canta y nos presenta esos valores inmateriales que tanto aprecia, en una realidad también inmaterial dónde los vivos hablan con los muertos y los muertos aparecen entablando un diálogo con los vivos que va más allá de la propia muerte: “Les montagnes sont témoins: nous sommes liés au-delà de la mort!” (96). Sus personajes nos dicen: “nous sommes tous solidaires, les vivants et les morts”. En esta realidad inmaterial todos sus personajes están en contacto con la otra vida, con la vida espiritual, y toda forma de vida posee un alma. Uno de sus cuentos más entrañable es “Regret”, en el que un niño huérfano de madre aprende a escuchar el alma de las plantas gracias a los consejos de ésta. Estas son las últimas palabras que le dice su madre en su lecho de muerte: “Dans cette vie, mon enfant, seules les plantes ne te trahiront pas. Ne t’éloigne jamais d’elles. Leur âme ressemble à la tienne” (182). Todo ser sintiente tiene un alma para Franz Weber, humano, planta o animal. Si toda la humanidad comprendiera y respetara este precepto dejaríamos de hacernos daño entre nosotros y el mundo sería un lugar mejor para todos: “El mundo sería un paraíso, como lo fue en otro tiempo”, nos explica.
El futuro está repleto de promesas. En todo caso, en este libro aparecen muchos interrogantes que podríamos calificar de filosóficos sobre el sentido de la vida. Franz Weber nos enseña que no podemos estar en paz con uno mismo si no desarrollamos los dones que hemos recibido al nacer, es lo que llama “estar en el eje de rotación” (17)  que ha regido siempre nuestro nacimiento. El suyo está marcado por esa ardua defensa de la belleza como poeta y escritor, pero también como ecologista, ya que no sólo se deben cantar los paisajes, también hay que defenderlos. Franz Weber comprendió que para defender la poesía, los valores inmateriales, había que salir a la calle a luchar. Para él las dos actividades, tanto la literaria y la ecologista, eran una misma batalla.
La conciencia ecológica ha cambiado mucho desde el comienzo de su lucha en 1965. Pero desafortunadamente, y a pesar de estos cambios en la ecología, la población y las autoridades se han acostumbrado a la degradación de los paisajes. El público comprende en gran parte lo que ocurre, pero desagraciadamente la realidad es muy triste. Si miramos a nuestro alrededor nos damos cuenta de hacia dónde va el mundo, sólo se defienden los valores materiales, es decir, aquello que proporciona dinero. En lugar de defender lo que es esencial para cualquier ser humano, lo que le hace verdaderamente crecer como persona. Por ello, debemos continuar luchando y defender nuestra hermosa naturaleza. Porque sin naturaleza difícilmente puede existir la poesía.

Conclusion
Franz Weber es el hombre que mueve montañas. Para salvar los paisajes de Engadine y todos aquellos que constituyen nuestro patrimonio, nuestro capital, mucho más precioso que todo el dinero del mundo. El ecologista recorrió Suiza, Europa y el mundo, multiplicando sus campañas a menudo poco entendidas. Ganadas, sin embargo. Pero nunca ha sido tan maltratado, denigrado, calumniado, despreciado como lo ha sido en su propio país, y especialmente en el cantón de Vaud, donde salvó de las garras de los especuladores las terrazas de Lavaux, la octava maravilla del mundo. Mientras que en el extranjero era nombrado ciudadano honorífico de Texas, de Delphi, celebrado con diplomas y premios, la justicia vaudoise lo persiguió y lo detuvo para fomentar una campaña de difamación promovida por hombres de negocios de Zurich e instrumentalizada por un periódico sin fe, el Wletwoche. Fue necesario un juicio del Tribunal de Derechos Humanos de Stransbourg para que la justicia del cantón de Vaud cesara sus injustas acusaciones. Peor aún, la comunidad de Montreux, a la que algunos ciudadanos pidieron que homenajearan al ecologista con la Medalla de la ciudad, se negó a actuar, con el pretexto de que Franz Weber se oponía a la nueva Constitución de Vaud. Y con razón, ya que en ella no se garantiza la protección de Lavaux. Siempre ha sido un visionario: sus campañas han ayudado regularmente a abrir los ojos de la población, a menudo incluso décadas más tarde (Mombelli, 2012). Como en el caso de Lavaux, cuyos viñedos en terrazas han sido catalogados como Patrimonio de la Humanidad por la UNESCO en 2007.
Hacerle justicia sería ser testigo, a través de una adhesión militante, de la batalla nunca ganada contra la destrucción de la naturaleza y sus criaturas, porque como la Fundación Franz Weber demuestra cada día, la naturaleza y su belleza, la vida y los animales no pertenecen a un país, sino a toda la humanidad y deben ser protegidos por el bien común.


Bibliographie
Krippendorf J., 1977. Les dévoreurs de paysages. Le tourisme doit-il détruire les sites qui le font vivre?, Éditions 24 Heures.
Langel, R., Franz Weber. L'homme aux victoires de l'impossible, éditions Pierre Marcel Favre, 2004 
Laroux, A., Paysages urbains : le trajet du regard : dessins, peintures et textes. Lausanne : L'Age d'homme, 2013.
mombelli, A. « Franz Weber, écologiste romantique et solitaire », Swissinfo.ch, 13 mars 2012.
Pulver, C. Franz Weber ou La Fureur d'aimer, éditions Pierre Marcel Favre, 2002 
Weber, F. Des montagnes à soulever, éditions J.-J. Pauvert, 1976.
--, Le paradis sauvé, éditions Pierre Marcel Favre, 1987.
--, Entre chien et loup. Vevey : Xenia, 2009.
--, Une heure avec la création : comment je vois la nature, Vevey : Xenia, 2012.
Walter F., 1990. Les Suisses et l'environnement. Une histoire du rapport à la nature du XVIIIe siècle à nos jours, Zoé.

* Comunicación presentada en el XXVII Coloquio de la AFUE. Coloquio Internacional AFUE La Recherche en Études Françaises : un éventail de possibilités.  Organizado por la Universidad de Sevilla. Sevilla, del 9 al 11 de mayo de 2018.



[1] El cambio que se operó en el pensamiento del autor alemán fue la idea de que el Hombre era parte de la evolución de la naturaleza, y que el proceso evolutivo no se ha parado, por lo que en el futuro aparecerá una nueva especie, el superhombre.
[2] Franz Weber transforma cada campaña de protección medioambiental en una información de actualidad y sirve a la prensa  noticias interesantes y vendibles.
[3] En un contexto permeable a una nueva arquitectura de montaña, nacen construcciones audaces en los años sesenta, como la torre Super-Crans o la impresionante residencia Les Mischabels, emblema de una arquitectura urbana en los Alpes.
[4] Además de la destrucción de un centenar de hectáreas de bosques aluviales, de islas e islotes, la construcción de diques y la desaparición irreversible de las orillas naturales, la presa hubiera impedido que el Danubio fluyera libremente. La llanura aluvial ya no hubiera podido beneficiarse de las inundaciones y su dinámica se hubiera interrumpido. La dinámica natural del agua subterránea también se hubiera visto alterada.

La nuit des temps de René Barjavel o el mito de la civilización perdida

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