Je me sens atteint, blessé, lorsque l’on coupe imbécilement
un bel arbre, que l’on anéantit une espèce vivante
végétale
ou animale. Je ne sépare pas l’homme de la nature.
(Chappaz
1976)[1]
Résumé
À une
époque où le mot «écologie» n'avait aucun droit et devenait un sujet dérangeant
dans un pays où certaines valeurs étaient sacrifiées aux intérêts de la
spéculation, l'écrivain suisse Maurice Chappaz sera l'un des premiers auteurs à
faire entendre la voix d’alarme, devenant ainsi un prophète incompris. Face aux
dommages causés par le tourisme, le vol des terres, la spéculation immobilière,
le poète qui chantait la beauté des Alpes se sent obligé d'exprimer son dégoût
et sa douleur, et devient ainsi un écrivain engagé. Ses poèmes quittent les
rayons de la bibliothèque pour se mêler aux problèmes de la société :
Chappaz va dire ce qu'il pense. Chappaz va secouer la société valaisanne, le
monde politique et économique de l'époque, et surtout, va se battre pour
sauvegarder le paysage alpin, préservant ainsi une partie importante de
l'identité du canton.
Dans cet
article, nous allons analyser l’une de ses œuvres les plus controversées, Les maquereaux des Cimes Blanches, à
partir d'une perspective écocritique. Chappaz utilise sa plume pour dénoncer
l'impact environnemental causé par le progrès effréné dans sa région natale. Il
contribue ainsi à l'idée que la littérature devrait également être un véhicule
pour des idées et surtout des valeurs. L'environnement «naturel» n’est plus un
cadre simple et devient en quelque sorte le principal protagoniste de son
histoire.
Communication présentée lors du Colloque International ECOLITT: “Écocritique:
nouvelles territorialités”. Université d’Angers. 28-30
juin 2016.
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